samedi 16 janvier 2010

Mintzberg cru

Henry Mintzberg, professeur de gestion à l'université Mc Gill, se fiche des tendances et rejette la langue de bois. L'édition de janvier du magazine jobboom contient une entrevue qu'il a accordée à Marie-Claude Élie Morin. Deux extraits savoureux :
N’importe quel gestionnaire qui accepte une formule de rémunération avec des bonis gigantesques comme on le voit à l’heure actuelle n’est pas un leader. Ces gestionnaires se positionnent à l’écart des autres employés et créent ainsi un système de classes dans l’organisation. Ils sont avant tout préoccupés par leur propre rémunération, et cela inclut presque tous les dirigeants des grandes entreprises.
[...] Prenons le chef de l’opposition officielle au fédéral, Michael Ignatieff. C’est un intellectuel brillant, mais est-il capable de gérer adéquatement le rythme et la pression de son travail? Je n’en suis pas sûr. George W. Bush, qui avait pourtant étudié à la Harvard Business School, était un gestionnaire atroce, un administrateur déconnecté qui prenait de mauvaises décisions. Par contraste, on retient l’image d’Obama en campagne électorale, en train de consulter son BlackBerry – il était sur le plancher des vaches, au courant et en contact, et il n’était dupe de rien.
Il y aurait, selon lui, pénurie de leaders et beaucoup de gestionnaires qui ne devraient pas l'être. Peut-être, professeur Mintzberg. Pour ma part, je crois qu'il est plus utile de créer des alternatives aux grandes entreprises privées fortement hiérarchisées que d'essayer de les réformer. Elles souffrent d'un mal ontologique incurable... Nous serons surpris du nombre de leaders qui émergeront quand ils verront où et comment leur travail peut véritablement servir le bien commun.