lundi 14 janvier 2008

Agir

Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres.
Lao-Tseu

Optimisme ou pessimisme ?

Dans la troisième partie d’une entrevue donnée à TreeHugger, l’environnementaliste David Orr du Environmental Studies Program au Oberlin College en Ohio parle de pessimisme, d’optimisme et d’espoir en citant E. F. Schumacher, l’auteur de Small is Beautiful : si vous posez la question « Pouvons-nous survivre ? » et que la réponse est « Non », il ne vous reste qu’à manger, boire, vous amuser et désespérer. Si la réponse est « Oui », vous risquez de ne pas faire tout ce qui est en votre pouvoir pour faire face à la situation, puisque ça va s’arranger.

Le conseil de Schumacher : « Ne vous posez même pas la question et mettez-vous au travail. »

La conclusion de Orr : « Il me semble que nous sommes dans une sorte de course contre la montre, n’est ce pas ? Oui, j’estime que nous allons nous en sortir. Mais par une marge beaucoup plus étroite que nous ne le souhaiterions. »

Autrement dit, l’espoir réside davantage dans une action résolue — comme si notre survie en dépendait — plutôt que dans l’optimisme ou le pessimisme.

jeudi 10 janvier 2008

Une tonne d'indicateurs

Dans sa lettre hebdomadaire, Novæ traite d’un document de WWF France qui porte sur le choix d’indicateurs de développement durable. J’y ai appris qu’en 2003 on avait recensé plus de 300 indicateurs ! Lequel est le meilleur ? La question est futile. Chacun peut être utile à quelque chose. Mais à quoi ? La sagesse de ce document est de reconnaître l’intérêt de disposer d’une gamme variée d’indicateurs, la richesse de la diversité. Il s’agit simplement d’apprendre comment choisir celui qui est le mieux adapté aux circonstances. La solution unique n’existe pas.

mercredi 9 janvier 2008

Transumérisme

Cette chronique publiée sur Agent Solo est un extrait, légèrement remanié, de mon livre à paraître sur l’habitation responsable. Il figure dans un chapitre qui traite des courants et des technologies qui influenceront notre façon de bâtir. La conclusion de l’extrait souligne l’impact de la tendance transumériste sur la taille des maisons.

Mais le texte évoque également le concept de dématérialisation de l’économie. L’origine de ce concept est attribuée par Paul Hawken, dans The Ecology of Commerce, à Buckminster Fuller qui observe que les progrès technologiques et l’optimisation des procédés devraient conduire à la satisfaction des besoins d’un nombre d’humains sans cesse croissant en utilisant de moins en moins de matériaux et d’énergie. La miniaturisation, l’informatisation et l’Internet sont des exemples de moyens qui permettent de faire plus avec moins. Cet article en anglais explique bien de quoi il s’agit.

La dématérialisation de l’économie peut aller encore plus loin. Quel est le besoin que je cherche à satisfaire ? Quelle serait la meilleure façon de satisfaire ce besoin ? Dois-je posséder ce qui satisfait ce besoin ? Ce que nous voulons, c’est la satisfaction d’un besoin, le service que quelque chose peut nous rendre. La propriété de cette chose n’est pas essentielle. Mais cette approche heurte de front le paradigme de la propriété individuelle. L’économie est biaisée en faveur de la propriété. Si vous louez presque tout, quels sont vos actifs ? Combien valez-vous ?

Une plus grande dématérialisation et la prospérité économique sont-elles donc incompatibles ? Non. C’est cette question que Hunter Lovins, Amory Lovins et Paul Hawken ont abordée dans Natural Capitalism. Un excellent article de l’Encyclopédie de l’Agora, francophone, gratuite et en ligne résume bien leurs conclusions.