lundi 11 juillet 2011

Mon livre sur l'habitation dans le domaine public

L'an dernier, j'ai récupéré les droits d'auteur du livre Guide de la maison verte qui était retiré du marché. Après avoir vendu quelques-uns des exemplaires que nous avons sauvés du pilon une amie et moi, j'ai décidé de le rendre disponible intégralement ici. C'est une version pdf du manuscrit envoyé à l'éditeur pour la mise en page.

J'en profite pour rétablir mon titre de travail Pour une habitation responsable. Je comprenais qu'il était un peu trop sévère pour rejoindre un large public, mais j'avais tenu à le conserver comme sous-titre.

La dernière révision du texte, surtout des corrections de style, a été faite dans le document mis en page et ne sont donc pas intégrées dans ce fichier pdf. La mise en pages du livre est élégante, respecte les règles typographiques et comporte une table des matières et des photos, mais ce travail appartient à l'ancien éditeur, pas à moi.

Vous ne perdez rien par cette absence de photos car je les avais choisies essentiellement évocatrices et décoratives pour ne pas montrer de « recettes », tel que je l'explique dans le texte. Il m'aurait été possible d'inclure une table des matières, mais j'espère que grâce à son absence vous vous accrocherez en chemin en cherchant ce que vous voulez et que vous ferez des découvertes inattendues...

Ce document est offert sans garantie et sans service après vente. Tout était au point au printemps 2008, mais, depuis, certaines informations sont devenues périmées et plusieurs liens ont cessé de fonctionner. Vous en aurez de toute façon pour votre argent... Bonne lecture!

Le livre Pour une habitation responsable (cliquez le lien en enfonçant le bouton de droite et téléchargez; 1,2 Mo)

Cliquez sur l'étiquette Livre sur l'habitation ci-dessous pour des compléments et ajouts que j'ai offerts sur ce blogue.

dimanche 26 décembre 2010

Âmes en peine

Ce matin du 26 décembre, les rues étaient faciles à traverser (normal, les magasins sont fermés !). Puis, pendant ma promenade, je les ai vues (les âmes) qui erraient d'une aire de stationnement à l'autre à la recherche d'un commerce ouvert. Privées de la possibilité de faire des achats depuis le 24 au soir, elles cherchaient une occasion d'acheter quelque chose, de consommer, peut-être à prix d'aubaine. Cet homme, par contre, qui sacrait à la porte d'un supermarché avait besoin de quelque chose, là, tout de suite. Pourquoi ce maudit magasin est-il fermé ? (hypothèse : c'était Noël hier, tout était fermé et certains employés ont peut-être fêté. Il faut un peu de temps pour tout remettre en marche, mais pas trop longtemps tout de même puisque tout rouvrira à 13 heures) Pourtant, il y a deux bonnes semaines que les commerces annoncent leurs heures d'ouverture de la période des Fêtes. Planifier deux jours à l'avance est donc si difficile ? Pas surprenant qu'il soit si ardu de convaincre les gens de se préparer quelques années à l'avance ! Ces pauvres âmes ont accueilli avec soulagement l'ouverture des magasins le dimanche, mais elles ne seront comblées que lorsque tout sera ouvert en tout temps...

Poursuivant ma marche, je me suis surpris à penser que leurs rêves seront peut-être réalisés un jour, mais dans un monde bien différent. Beauce, il y a une trentaine d'années : nous avons oublié d'acheter des œufs et maintenant l'épicerie du village est fermée. Un coup de téléphone au voisin : « Bonsoir monsieur Doyon ! Est-ce que ça vous dérangerait si nous venions vous acheter des œufs ? » « Mais non, voyons ! Combien en prendrez-vous ? » Quelques instants plus tard, chez le voisin, les œufs sur la table, la conversation allait bon train. Mais le plus difficile était à venir : payer ces fameux œufs... Gaspésie, il y a quelques années : j'étais arrivé à un réputé fumoir à poissons une vingtaine de minutes après sa fermeture. Voyant mon air dépité, un voisin qui s'affairait dans son potager me dit : « Allez cogner à la porte de la cuisine derrière la maison que vous voyez là-bas. S'il a le temps, il vous vendra ce que vous êtes venu chercher. » Il avait le temps et je suis reparti pas mal plus tard avec un peu plus que ce que j'étais venu chercher...

Chez bien des producteurs locaux, des heures d'ouverture sont affichées parce qu'il faut bien en mettre. S'ils vous connaissent ou qu'un échange humain intéressant semble possible et qu'ils ne sont pas trop pris à autre chose, les portes s'ouvriront comme par magie. Par contre, vous pourrez dire adieu à la magie la prochaine fois si vous êtes entré en coup de vent et êtes reparti aussitôt vos achats payés. Il doit y avoir plus qu'un échange d'argent.

Simplicité volontaire

Celui qui sait qu'assez c'est assez, en aura toujours suffisamment.
Lao-Tseu

dimanche 2 mai 2010

Décapant gratuit

Certains vernis sont plus tenaces que d'autres, mais le décapant André Bouthillier en viendra à bout. Il répète inlassablement que la bourse du carbone est une auge à cochons. Je voulais vous signaler sont texte d'une page sur le sujet dans l'édition de février de l'aut'journal, mais pas le temps...

Nous ne perdions rien pour attendre puisqu'il revient à la charge dans l'édition de mai et sur deux pages cette fois. Nous en avons d'autant plus pour notre argent que l'aut'journal est gratuit! Ce n'est pas tout : après la taille petite et la moyenne, voici la grande taille qui contient les références et des images percutantes.

Pêche au chevreuil

Plus on attend et plus ça devient difficile. Se réconcilier avec quelqu'un, téléphoner à unE amiE ou... s'occuper de son blogue!

C'est Steve Proulx qui m'a fourni l'impulsion nécessaire avec sa chronique dans le journal Voir. Vous y découvrirez la réponse à l'énigme posée par mon titre. Une simple image qui vaut des milliers de mots. Merci!

samedi 16 janvier 2010

Mintzberg cru

Henry Mintzberg, professeur de gestion à l'université Mc Gill, se fiche des tendances et rejette la langue de bois. L'édition de janvier du magazine jobboom contient une entrevue qu'il a accordée à Marie-Claude Élie Morin. Deux extraits savoureux :
N’importe quel gestionnaire qui accepte une formule de rémunération avec des bonis gigantesques comme on le voit à l’heure actuelle n’est pas un leader. Ces gestionnaires se positionnent à l’écart des autres employés et créent ainsi un système de classes dans l’organisation. Ils sont avant tout préoccupés par leur propre rémunération, et cela inclut presque tous les dirigeants des grandes entreprises.
[...] Prenons le chef de l’opposition officielle au fédéral, Michael Ignatieff. C’est un intellectuel brillant, mais est-il capable de gérer adéquatement le rythme et la pression de son travail? Je n’en suis pas sûr. George W. Bush, qui avait pourtant étudié à la Harvard Business School, était un gestionnaire atroce, un administrateur déconnecté qui prenait de mauvaises décisions. Par contraste, on retient l’image d’Obama en campagne électorale, en train de consulter son BlackBerry – il était sur le plancher des vaches, au courant et en contact, et il n’était dupe de rien.
Il y aurait, selon lui, pénurie de leaders et beaucoup de gestionnaires qui ne devraient pas l'être. Peut-être, professeur Mintzberg. Pour ma part, je crois qu'il est plus utile de créer des alternatives aux grandes entreprises privées fortement hiérarchisées que d'essayer de les réformer. Elles souffrent d'un mal ontologique incurable... Nous serons surpris du nombre de leaders qui émergeront quand ils verront où et comment leur travail peut véritablement servir le bien commun.

jeudi 7 janvier 2010

Revue de presse encore pertinente

Ces articles font très « 2009 » ? Vous avez bien raison, mais il me semblent encore pertinents et avant de les perdre dans le maëlstrom très « 2010 »...

Qui a dit : « La situation économique actuelle est le résultat d'une consommation et d'un gaspillage abusifs » et que la crise économique a été causée par « le fait de sacrifier la justice sociale et les préoccupations environnementales au profit des gains économiques » ? 76% des Québécois et des Canadiens, dans le premier cas et 71% des Québécois et 68% des Canadiens dans le deuxième cas. Ces résultats d'un sondage Mustel Group commandé par la Fondation David Suzuki étonnent même les dirigeants de la Fondation...

James Howard Kunstler a prononcé une conférence à l'Université Laval le 22 septembre. Un réveil brutal est le titre du compte rendu de Yvon Larose. On y apprend, oh surprise!, que l’étalement urbain régressera au fur et à mesure que le pétrole deviendra plus rare...

Pierre Rabhi, pionnier de l'écologie, répond franchement aux questions de lecteurs de Libération, sous le titre Notre modèle de société va déboucher sur un dépôt de bilan planétaire. Une de ses réponses montre la proximité de sa pensée avec les Initiatives de Transition : « L'une des nécessités absolues pour l'avenir, c'est la relocalisation de l'économie et de la production. Il faut que les communautés humaines puissent répondre à leurs besoins par les moyens qu'ils se sont donnés là où ils vivent. La nourriture ne doit pas voyager. Nous ne devons échanger que la rareté. C'est un principe irrévocable si nous ne voulons pas nous retrouver dans des pénuries alimentaires majeures. »

Du côté du quotidien Le Monde, un billet de Hervé Kempf sur la décroissance intitulé Le capitalisme brun qui commence ainsi : « Quand on veut tuer son chien, on l'accuse de la rage. Pour tenter de se débarrasser des écologistes, on les taxe de fascisme larvé. »

Dans la même édition, le journal publie un article sur le mouvement de Transition aux États-Unis, en particulier à Boulder, Colorado.

Bien peu de médias ont fait écho à l'étude réalisée par l'assureur Allianz et le World Wildlife Fund chiffrant à 28 000 000 000 000 $US (oui, 28 000 milliards) les dégâts que causerait à une centaine de villes côtières, d'ici à 2050, la hausse du niveau des eaux consécutive à la fonte des glaces. Les plans de relance de l'économie de 2009 ont coûté dix fois moins... La nouvelle sur Bloomberg (en anglais) parle de centaines de milliards de dollars.

Lucie à la rescousse

Lucie, c'est Lucie Lavigne, journaliste de la section Mon toit du journal La Presse. D'une façon inattendue, elle confirme les principaux conseils que je donnais dans mon livre Guide de la maison verte. Le dossier qu'elle a rédigé et qui a été publié le 23 novembre 2009 porte sur les coûts : un diaporama intitulé Combien ça coûte ?, l'article Construction ou transformation : combien ça coûte ? et, finalement, 7 idées d'architectes pour diminuer les coûts.

Ce dernier regorge de bonnes idées et de commentaires intéressants d'architectes. Pour mémoire, j'avais beaucoup insisté dans le Guide de la maison verte sur les idées 2, 3, 5, 6 et 7.

Juste au moment où l'éditeur m'avise qu'il va retirer le livre du marché pour cause de ventes insuffisantes. Mosusse! Vous pouvez me commander par courriel des exemplaires à moitié prix 17,50$ (expédition incluse) au lieu de 34,95$ avant le 13 janvier 2010.

Merci quand même Lucie, pardon, madame Lavigne...

vendredi 1 janvier 2010

Surenchère

Ne te lasse pas de crier ta joie d'être en vie et tu n'entendras plus d'autres cris.
Proverbe touareg

samedi 26 décembre 2009

Globalisation à la sauce Dickner

L'écrivain généraliste Nicolas Dickner, auteur de Nikolski et de Tarmac, chronique dans le journal Voir. Une portion d'intelligence et d'invention qui me réjouit à chaque semaine. Sa chronique du 9 décembre, 80% coton, 20% polyester est un bijou. Je l'ai lue à mes invités le jour de Noël et ils m'ont encouragé à vous la recommander!

Noël à la Kunstler

Pas toujours facile à citer, l'ami Kunstler. L'auteur de The Long Emergency et World Made by Hand, entre autres, est un pamphlétaire souvent virulent sur son blogue kunstler.com.

Il concluait ainsi sa chronique du 14 décembre, intitulée Hostage Situation (traduction libre):

Ne pouvons-nous imaginer un meilleur rêve américain, même en incluant Noël? Je pense que nous le pouvons. Il faudrait libérer les psychés des états-uniens de leur soumission à tout ce qui est gros, dans leur travail, leurs cultes et leurs loisirs. Si vous croyez que Barack Obama est l'otage de Wall Street, interrogez-vous un moment sur la reddition volontaire des états-uniens face à la tyrannie de tout ce qui les rabaisse au niveau de simples « consommateurs ». Nous sommes en route — et nous ne nous en rendons pas compte — vers une nation à nouveau composée de communautés où la réputation compte vraiment et où celle-ci repose sur la cohérence entre vos actes et l'authenticité. Plusieurs iront sur ce chemin à reculons et en se lamentant. Bien des nuits obscures, froides et humides nous attendent sur la route. Mais nous arriverons à un endroit où les âtres brillent de tous leurs feux et où les fantômes oubliés de notre fibre nationale nous attendent: courage, patience, générosité, humour. Voilà un Noël qui méritera d'être vécu et dont on voudra se souvenir!

jeudi 1 octobre 2009

Buffet complet

C'est le titre d'un blogue iconoclaste, œuvre d'amis de Montréal. Iconoclaste ne veut pas dire innocent. Les politiciens y en prennent pour leur rhume... ainsi que les élites qui les dirigent.

Ici, il s'agit des banquiers dans un « faites ce que je dis, pas ce que je fais » révélateur.

Annonce

Ce que j'ai écrit à propos des Initiatives de Transition jusqu'à maintenant vous laisse sur votre faim ? Voilà l'occasion de satisfaire votre appétit !

Villes en Transition
Journée d’information le 7 novembre 2009 de 9h à 17h
local A-2860, Pavillon Hubert-Aquin de l’UQÀM

400, rue Sainte-Catherine est, Montréal

La journée est organisée par le Comité provisoire québécois des villes en transition avec la collaboration d’Aliments d’ici, de Post-Carbone Montréal, du Réseau québécois pour la simplicité volontaire, du Mouvement québécois pour une décroissance conviviale et du Groupe de recherche d’intérêt public de l’UQAM pour faire connaître l’initiative des Villes en transition (Transition towns).

Cet étonnant modèle de mobilisation citoyenne — qui a démarré en Irlande avant d’essaimer en Europe et outre-mer — connaît partout un franc succès. L’expérience concrète de centaines de collectivités dites en Transition suscite de l’intérêt partout où des gens soucieux de l’avenir de la nature et de l'humanité s’interrogent sur les moyens à prendre pour œuvrer à un avenir meilleur.

L'approche positive des Villes en transition part de ces constats :
  • l’arrivée du pic pétrolier et sa conséquence sur le coût du transport et de la production de nombreux biens de consommation courante (dont les aliments);
  • le réchauffement climatique et les désordres qui perturbent déjà beaucoup de communautés de la planète.
Suite à ce double constat, les communautés locales (quartiers, villages, petites villes) peuvent se mobiliser sans attendre, chacune à leur manière, afin d’utiliser au mieux leurs ressources et d’améliorer ainsi leur capacité à répondre à leurs besoins malgré les difficultés à venir (leur résilience). Le rapatriement au niveau local des services nécessaires diminue les gaz à effet de serre, réduit la consommation de ressources et contribue à une société plus conviviale, plus autonome et plus sécuritaire.

Des informations sur les ressources déjà disponibles sur le Net et auprès des groupes présents seront disponibles sur place.

Afin de nous permettre de bien planifier cette journée, veuillez confirmer votre présence par courriel en précisant le nom de chaque personne et son lieu de résidence. Inscrivez-vous rapidement à : quebec@villesentransition.net

Une contribution de 10$ (payable sur place à l’arrivée) permettra de couvrir les frais. Le nombre de places est limité.

Programme de la journée

9h00 Ouverture
Petite histoire du mouvement (Michel Durand*)

9h50 Le pic du pétrole et ses conséquences éventuelles (Normand Mousseau**)

10h20 Pause

10h40 Agir concrètement pour lutter contre les gaz à effet de serre
(Serge Mongeau***)

11h10 La mise en marche d’un projet de Ville en transition

12h00 Pause repas

13h30 Des expériences concrètes de Villes en transition :
  • Coaticook, Sutton et Ottawa (représentantEs à confirmer);
  • ailleurs dans le monde (Michel Durand)
14h50 Pause

15h10 Ateliers-discussion : lancer un projet dans différents milieux
  • Atelier 1 : ville de taille moyenne ou quartier de grande ville
  • Atelier 2 : banlieue
  • Atelier 3 : village
16h00 Rapports des ateliers et plénière

16h30 Suites à donner à la journée

* Michel Durand a suivi la formation officielle dispensée par le réseau des Villes en transition et est l’auteur du Guide de la maison verte (La Presse, 2008).

** Normand Mousseau : Professeur agrégé au Département de physique de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal; auteur de
Au bout du pétrole (MultiMondes, 2008).

*** Serge Mongeau : Écrivain, auteur de L
a simplicité volontaire, plus que jamais... (Écosociété, 1998) et directeur de l’ouvrage collectif Objecteurs de croissance. Pour sortir de l’impasse: la décroissance (Écosociété, 2007).

lundi 21 septembre 2009

Avalanche médiatique

Il y a peu, j'ai signalé la parution d'un article significatif dans le Harvard Business Review et en ai traduit quelques extraits. Depuis, c'est l'avalanche : Foreign Policy sort un dossier sur le pétrole, le réputé hebdomadaire New Scientist consacre quatre numéros aux raisons d'être optimiste et même la vénérable revue Commerce qui y va de trois (oui trois !) numéros spéciaux consacrés à notre dépendance au pétrole. Il y en a bien d'autres où il est également question du climat, de la décroissance, de la Nature, etc. Tellement d'ailleurs que j'ai renoncé à en rendre compte et à en citer des extraits, sauf dans des cas exceptionnels.

Aucun de ces dossiers n'est parfait et quiconque étudie ces questions depuis un certain temps n'y apprendra rien. De plus, l'obligation d'offrir au lecteur un point de vue « équilibré » donne une importance disproportionnée aux jovialistes / négationnistes / désinformateurs de tout acabit. Cependant, il est très significatif que ce type de publications en traite d'une telle façon. Leur rôle n'est pas d'être à la fine pointe des phénomènes émergents, mais d'en rendre compte juste avant qu'ils deviennent répandus. Nous ne pouvons plus dire que les médias obéissent à l'omerta dominante.

Les projecteurs se tournent maintenant vers les politiciens. Ne retenons pas notre respiration... si on se fie à la récente entrevue accordée à l'ASPO USA par Robert Hirsch. Un résumé suivra bientôt...

Le coût des banlieues

Kunstler, l'auteur de The Long Emergency, publie une chronique hebdomadaire virulente et sans complaisance. Malheureusement, le ton est assez souvent injurieux ce qui limite sa diffusion. La chronique de cette semaine, Original Sin, est différente. Un survol historique bien ficelé sur l'interdépendance entre banlieues, pétrole et économie. Un must si vous lisez l'anglais !

vendredi 18 septembre 2009

Phosphore, cycle et pic

Le phosphore joue un rôle important dans nos corps et en agriculture. Le magazine New Scientist laisse entendre que la crise du phosphore est aussi grave que celles de l'eau et du pic pétrolier.

Un allié, Claude Saint-Jarre, se préoccupe de la question de l'alimentation dans la période pic de tout dans laquelle nous sommes entrés. Il a demandé son opinion à plusieurs personnes dont Patrick Déry du Groupe de recherches écologiques de La Baie (GREB).

La tenue d'une rencontre spécifique sur le sujet sera annoncée cet automne. La question est pertinente pour toute les initiatives de Transition à naître au Québec : pouvons-nous réellement, ici au Québec, nourrir toute notre population avec une agriculture fondée sur les principes de la permaculture et de l'agriculture biologique ?

Une chronique sur le phosphore écrite récemment Patrick Déry fournit de précieux éléments de réflexion.

jeudi 17 septembre 2009

Mot à mot honni

Les mots servent à exprimer les idées ; quand l'idée est saisie, oubliez les mots.
Tchouang-Tseu

Surprise de Harvard

J'ai récement feuilleté l'édition de septembre 2009 du prestigieux Harvard Business Review dont le thème était l'économie « verte ». Sans grande surprise, rien de bien nouveau dans ce dossier. Par contre, dans la section Forethought (prévision, anticipation), un titre m'a tout de suite frappé: Doing Business in a Postgrowth Society. Compte tenu du contexte, on peut dire que l'auteur James Gustav Speth n'y va pas de main morte. L'article commence ainsi:
Les dirigeants d'entreprises semblent supposer, à toutes fins pratiques, que l'économie des pays riches peut (et même doit) continuer à croître le plus possible malgré les preuves de plus en plus accablantes des effets néfastes de la croissance sur l'environnement, entre autres. Ils doivent s'habituer à l'idée d'une société sans croissance.
La croissance illimitée du PIB est aussi insoutenable que la croissance illimitée de la population. Pourtant, l'engagement envers la croissance économique sans fin persiste alors qu'elle cause plus de problèmes qu'elle n'en règle. Elle sape les emplois, les communautés, l'environnement, les sentiments d'appartenance et de continuité et même la santé mentale. Cette croissance nourrit une recherche forcenée d'énergie et d'autres ressources à l'échelle mondiale. Elle repose sur une société de consommation fabriquée par le marketing et qui ne satisfait pas les besoins humains les plus fondamentaux.
Bientôt, les pays développés évolueront vers le monde de l'après croissance où la qualité de vie au travail, la nature, les communautés et le secteur public ne seront plus sacrifiés sur l'autel de la sacro-sainte croissance du PIB et où les promesses illusoires d'expansion ininterrompue ne pourront plus servir d'excuses pour ignorer les besoins sociaux impérieux.
La crise économique nous enseigne déjà à vivre plus simplement. Le fait d'être moins tournés vers l'acquisition et la dépense (en partie parce qu'il y a moins à dépenser) aide les consommateurs (!) à redécouvrir que les choses vraiment importantes dans la vie ne se trouvent pas au centre commercial ou, même, ne sont en vente nulle part. Le matérialisme, nous le savons maintenant, est un poison pour le bonheur. [...]
Dans cet article, l'encadré Will Technology Alone Save Us? met en perspective la foi envers les solutions technologiques:
[...] faire face aux défis environnementaux tout en poursuivant une expansion économique rapide demanderait un rythme de changement sans précédent et extrêmement ardu.
Jusqu'à maintenant, la croissance a toujours annulé les gains technologiques destinés à protéger l'environnement. Il est concevable, par exemple, que telle innovation puisse réduire tel type d'émissions industrielles de moitié; mais si la croissance double le nombre d'usines, nous ne serons pas plus avancés. L'habitation, les appareils et les transports deviendront inévitablement plus efficaces sur le plan énergétique, mais ces gains seront annulés par des maisons plus grandes, une pléthore de nouveaux appareils et par une augmentation des distances parcourues. [...]
Ce M. Speth n'est pas le dernier venu. Il est le doyen de l'Université Yale. La surprise ne vient pas tant de la nature de ses propos, que du fait qu'ils aient été publiés dans ce magazine lu par un très grand nombre de gestionnaires de haut niveau. Son texte donne l'impression qu'il veut simplement réformer le système capitaliste et l'adapter aux nouvelles réalités. Une entrevue qu'il a accordée à TreeHugger révèle un peu plus le fond de sa pensée:
[...] Nous avons besoin de consacrer plus de temps à imaginer un nouveau narratif qui nous rassemble. [...] Nous avons besoin d’un conception alternative de ce que l’économie est réellement.
L’expression « économie soutenable » m’attire. L’économie devrait réellement être l’instrument qui soutient les communautés, le bien-être humain et la nature. [...] Pour le moment, l’économie n’est qu’une fin en soi... au service des puissants. Elle n’existe pas pour nos communautés. [...]
Le capitalisme et le socialisme ne sont que des concepts sur le mode de propriété. Cette lutte à propos de qui possèdera quoi est moins importante aujourd’hui que la lutte pour trouver un sens à tout ça. Qui l’économie sert-elle réellement? Il s’agit moins de savoir qui possède que de savoir qui l’économie soutient. [...]
Plus loin, à propos du mouvement environnemental:
Pendant toutes ces décennies, le discours environnemental a été dominé par les avocats, les économistes et les scientifiques. Ce discours faisait l’affaire puisque nous sentions fondamentalement que la population suivait. Ce qui était le cas dans les années 1970. Mais Reagan a fait campagne contre l’environnement en 1980 et il a gagné.
[...] Le rôle primordial de la motivation, de l’esprit et du cœur nous avait échappé à l’époque, mais nous le voyons mieux aujourd’hui, je l’espère. Ce sont des sources d’action de nature psychologique et philosophique. Les arts, la littérature et la poésie y jouent un grand rôle.
L'introduction de son livre The Bridge at the Edge of the World mérite le détour. Speth y démontre que le système économique actuel doit être remis à sa place en tant qu’outil au service des sociétés humaines. Cette économie doit être imaginée et nommée. Speth s’interroge sur l’étiquette que devrait porter cette nouvelle économie (j’ai déjà entendu « communalisme »). Les mots « capitalisme », « socialisme » et « communisme » appartiennent à l’ancien monde. Et si nous inventions cette nouvelle économie du nouveau monde avant de lui trouver un nom? Après tout, plusieurs artistes ne nomment leur œuvre qu’après l’avoir terminée...

mardi 15 septembre 2009

Terres rares, mise à jour

Voici quelques informations additionnelles, tirées d'un article publié sur le blog hybridcars, à propos du contrôle de la Chine sur les terres rares.

La Chine produit +95% de ces métaux parce que ses prix défient toute concurrence à cause de sa main d'œuvre (encore) bon marché, mais aussi à cause de sa réglementation environnementale moins... contraignante.

Il existe des mines de terres rares ailleurs dans le monde, en Australie, aux États-Unis et au Canada, entre autres. On peut supposer que le renchérissement de ces ressources entraînera une reprise ou une hausse de leurs activités.

Pour le moment, les analystes et les gens de l'industrie automobile affirment qu'en cas de pénurie des alternatives pourraient prendre le relais. On pourrait même s'en passer, par exemple, si on utilisait des moteurs à induction.

Un commentaire de lecteur alimente la thèse du complot, mais l'information est dépassée. La mine californienne de Mountain Pass, qui est considérée comme la plus grande source de terres rares à l'extérieur de la Chine, est vraiment passée entre les mains de Union Oil of California et de Chevron. Elle appartient maintenant à une société indépendante, MolyCorp Minerals LLC, selon le site de la compagnie.

Tout va donc pour le mieux : il faudra seulement payer plus cher...

jeudi 3 septembre 2009

De la terre dans le stator

Quand quelque chose cloche, on dit qu'il y a du sable dans l'engrenage ou de l'eau dans le gaz. Dans ce cas-ci, la terre dans le stator réfère aux technologies électriques qui, nous l'espérons, prendront le relais du pétrole : automobiles hybrides ou tout électriques, éoliennes, tramways, trains à sustentation magnétique, etc. Or, des métaux (des éléments appelés « terres rares ») tels le dysprosium, le terbium et le neodymium sont nécessaires en grandes quantités dans les moteurs, les piles et les génératrices de ces technologies dites « vertes ». Par exemple, une turbine de grande éolienne contient près de 1 500 kg de neodymium !

L'os dans la soupe ? Plus de 95 % de l'extraction et de la production mondiale est faite en Chine qui n'est plus tellement intéressée à exporter ces matières premières. Elle préfère vendre les produits finis qui en contiennent... s'il en reste, car dès 2012 sa consommation intérieure dépassera sa production. L'inquiétude est grande en Occident : comment baser notre avenir sur des technologies dont nous ne contrôlons pas une des composantes essentielles ? Un peu comme le pétrole, mais en pire.

Pour le moment, il existe des paliatifs : on estime que le Japon, le plus grand importateur de terres rares, se procurerait 10 000 tonnes par année sur le marché noir... Les constructeurs d'automobile songent à produire leurs véhicules hybrides et électriques en Chine. Mais la hausse du coût de transport consécutif à la hausse inévitable du prix du pétrole rendra tous ces véhicules inabordables pour la plupart des gens. Seuls les riches pourront rouler en automobile conventionnelle, hybride ou électrique. Mieux vaut tabler sur des villes sans automobile.

Selon des informations contenues dans deux (1, 2) articles de TreeHugger (en anglais).