dimanche 30 décembre 2007

Trouver

Celui qui trouve sans chercher est celui qui a longtemps cherché sans trouver.
Gaston Bachelard

Quelques précurseurs

Voici quelques jalons qui montrent que la « cause environnementale » et la quête d’un développement soutenable ne datent pas d’hier. La liste est loin d’être exhaustive, bien sûr.

« Le CO2 émis par l’industrie cause le réchauffement planétaire ». De quand date cette affirmation? De… 1932, comme le montre cet entrefilet publié dans le magazine Modern Mechanics!

On oublie parfois que les recherches de Buckminster Fuller (ou sa fiche plus complète en anglais) visant un usage plus efficace des ressources a débuté dans les années 1930 avec ses automobiles Dymaxion, plus de 35 ans avant la construction de son fameux dôme géodésique (concept breveté en 1954) de l’Expo 67. Il avait compris, bien avant tout le monde, qu’une plus grande efficacité était nécessaire pour satisfaire les besoins d’une population croissante sur une planète qui, elle, ne grandit pas. Il croyait en la puissance du design pour arriver à faire toujours plus avec de moins en moins de ressources. Il envisageait la possibilité de recycler des produits peu efficaces pour en faire des meilleurs qui utiliseraient de moins en moins de ressources. Ainsi, à partir de ce qui était déjà extrait, on obtiendrait de plus en plus de produits pour satisfaire les besoins de plus en plus de personnes. Il avait prédit que l’ingéniosité humaine viendrait à bout de la pauvreté partout dans le monde vers l’an 2000. Inventeur génial (il a obtenu 28 brevets aux États-Unis), nerd extrême, sa motivation était le bien-être de tous les passagers du « vaisseau spatial Terre », expression qu’il a créée dans les années 1960.

En 1962, les architectes Christopher Alexander et Serge Chermayeff dénonçaient déjà l’absurdité et le gaspillage de ressources causé par le développement des banlieues dans Community and Privacy, au moment même où elles prenaient leur essor! La même année, la biologiste états-unienne Rachel Carson publiait son livre Silent Spring qui dénonçait les ravages du pesticide DDT sur les écosystèmes. Elle constatait que le DDT s’accumulait dans la chaîne alimentaire et prédisait pour bientôt, si rien n’était fait, la disparition pure et simple des oiseaux (d’où son titre Printemps silencieux).

Jusque là, les prises de conscience environnementales avaient plutôt été celles d’individus visionnaires et de chercheurs isolés, pour la plupart méconnus. Mais cette fois, l’enjeu était tangible et les amateurs de nature se mobilisèrent pour sauver les oiseaux. C’est à cette époque qu’est né le mouvement environnemental qui allait avoir beaucoup de pain sur la planche…

lundi 17 décembre 2007

Un hiver précoce

Il vente et il fait froid. La journée idéale pour parler de réchauffement climatique quoi ! Deux tempêtes de neige en deux semaines et plus d'un mètre de neige au sol. Et l’hiver astronomique n’est pas encore arrivé !

Vous l’entendrez pendant les Fêtes : « Si c’est ça le réchauffement du climat, il n’y pas de quoi s’en faire ! »

Mais une hirondelle ne fait pas le printemps pas plus que deux tempêtes de neige rapprochées ne signifient que le climat est normal, « comme dans le bon vieux temps ».

Résumons-nous donc. Une hausse globale des températures dans l’atmosphère entraîne une augmentation de l’évaporation. Et une augmentation de l’évaporation entraîne une augmentation des précipitations de toutes natures. De plus, une hausse globale des températures dans l’atmosphère augmente le nombre et la sévérité des événements anormaux et extrêmes de toutes natures. C’est ce que les modèles prédisent et c’est ce que nous constatons.

L’expression réchauffement climatique, bien qu’elle décrive exactement la cause globale des phénomènes observés, est mal choisie. Elle donne l’impression, surtout sous nos latitudes, d’un adoucissement général du climat. L’expression changements climatiques, pour sa part, est trop neutre. De quels changements s’agit-il ? Sont-ils positifs ou négatifs ?

Treehugger a récemment lancé un concours pour trouver une nouvelle appellation plus précise et a demandé à ses lecteurs de voter pour la meilleure des propositions. C’est Climate crisis qui a gagné. Crise climatique : voilà qui réflète bien mieux la réalité d’un système complexe comme le climat !

dimanche 16 décembre 2007

Investir dans autrui

Traitez les gens comme s'ils étaient ce qu'ils doivent être et vous les aiderez à devenir ce qu'ils sont capables d'être.
Johann Wolfgang von Goethe

Idée de cadeau

Que peut-on offrir à quelqu’un qui déteste la consommation ? À Noël dernier, j’ai reçu le livre Worldchanging : A User’s Guide for the 21st Century (Abrams, 2006). Une merveille de 600 pages dirigée par Alex Steffen avec des contributions d’une foule de rédacteurs chevronnés.

Les thèmes abordés sont introduits par un état de la situation lucide et sans complaisance. Suivent des outils et des solutions concrètes qui sont autant d’appels à l’action. Je l’ai dévoré et je suis ressorti de cette lecture avec le désir d’insister davantage sur les aspects positifs de la crise que nous abordons. Il existe tant de solutions encore inconnues…

Et voilà que les Éditions de la Martinière publient la version française ! Je ne l’ai pas lue et ne peux donc pas me prononcer sur la qualité de l’adaptation, mais David l’Hôte en dit le plus grand bien sur le blog deformat.

Risquer

Ne rien risquer est un risque encore plus grand !
Erica Jong

Des designers industriels se prononcent

Le titre de la présentation donnée par le designer californien Nathan Shedroff au congrès de designers industriels IDSA/ICSID tenu à San Francisco en octobre 2007 était : Design is the problem… Le document en format pdf de la présentation est disponible sur son site.

Il propose une définition simplifiée du développement durable : Don’t do things today that make tomorrow worse.

Ne faites rien aujourd’hui qui va empirer les choses demain.

Philippe Starck est, lui aussi, un designer industriel. D’origine française, il est une star mondiale du domaine. Il a livré une conférence au TED2007 (acronyme de Technology, Entertainment, Design) tenu à Monterey, Californie, en mars. La conférence est en anglais, mais comme il parle cette langue comme une vache espagnole, quelques rudiments d'anglais suffisent à comprendre l’essentiel. La performance hilarante qui dure un peu plus de 17 minutes vaut amplement le détour et son message est loin d’être bête.

Volonté sans limite

Il faut que la volonté imagine trop pour réaliser assez.
Gaston Bachelard

vendredi 14 décembre 2007

Treehugger

Je confesse une certaine dépendance au blog de treehugger. Faisons-nous face à de graves problèmes ? Oui.

Existe-t-il des solutions ? Oui, et le site en regorge.

Les commentaires des lecteurs valent souvent le détour pour leur sagesse ou leur expertise parfois très pointue.

Contact

La meilleure façon de communiquer avec moi pour le moment est d'écrire à l'adresse de courriel suivante : michel@micheldurand.com

mercredi 12 décembre 2007

Novae

Novae, spécialisée dans l'information et la promotion du développement durable et des pratiques d'affaires responsables auprès des professionnels, a été fondée en 2006 par Mickaël Carlier, en partenariat avec l'entreprise de communication Infopresse inc.

On peut s'y abonner à une lettre hebdomadaire qui apporte des nouvelles en français et principalement québécoises.

mardi 11 décembre 2007

S'envoyer en l'air... pour voir

C'est le titre d'une autre chronique que j'ai publiée sur le site de Agent Solo en décembre. Elle raconte une expérience étonnante et révélatrice.

Changer le monde

Le monde n'a pas besoin qu'on y mette de l'ordre ; le monde est ordre, incarné. C'est à nous de nous harmoniser avec cet ordre.
Henry Miller

lundi 10 décembre 2007

Un livre sur l'habitation responsable au Québec

J’étais responsable de l’accueil à l’exposition Comment bâtir post-Kyoto tenue à la galerie Monopoli du 28 novembre au 11 décembre 2005 lors de la Conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques.

Cette exposition a été montée en un temps record par le chapitre Québec du Conseil canadien du bâtiment durable. Le commissaire était l’architecte Richard Klopp. De nombreux bénévoles ont mis la main à la pâte. L’exposition présentait huit stratégies de base (des « ingrédients ») pouvant être combinées dans la conception d’un bâtiment qui serait plus respectueux de l’environnement tout au long de son existence. 27 exemples québécois montraient comment ces stratégies ont été mises en œuvre.

Trois questions m’ont souvent été posées par les visiteurs :

« Êtes-vous architecte? »

- Non, je suis plutôt un facilitateur et un communicateur.

« Avez-vous un dépliant ou un catalogue de l’exposition? »

- Non, elle n’a pas été conçue pour ça.

« Par où dois-je commencer si je veux construire un bâtiment vert ? »

La réponse à cette question est moins évidente et se révèle difficile à trouver. Pourtant, il faut simplifier les démarches des nombreuses personnes qui sont prêtes à passer à l’action et leur fournir les outils nécessaires.

Ce qui m’a donné l’idée de proposer une approche dans un livre qui sera publié au printemps 2008 par les Éditions La Presse. Le titre de travail est Pour une habitation responsable, mais le titre définitif devrait être plus séduisant. J’ai consacré une bonne partie de la dernière année à rédiger cet ouvrage car le sujet est complexe, je le savais, mais la quantité de notions qu’il faut vulgariser et de mythes qu’il est important de déboulonner est étonnante. Les circonstances particulières sont tellement nombreuses que chaque propos doit être soigneusement nuancé.

Le livre est destiné à des personnes qui désirent « se faire construire » plutôt qu’à des autoconstructeurs et est écrit en fonction des conditions du Québec. L’objectif que j'ai poursuivi tout au long de sa rédaction est d'aider les lecteurs à mieux penser leur projet et à être des interlocuteurs éclairés des spécialistes avec qui ils choisiront de travailler.

Je vais partager ici les principales ressources que j’ai utilisées. C'est une histoire à suivre...

Mode récup'

La fascinante écocommunicatrice K a conçu et dirigé un projet de création de vêtements faits à partir de matières résiduelles. 22 matières, 22 vêtements. Les œuvres sont exposées à la Biosphère de l'Île Sainte-Hélène jusqu'au 6 janvier 2008. Visitez le site du projet et celui de Vous êtes ici pour en découvrir davantage.

dimanche 9 décembre 2007

Passé date !

C'est le titre d'une chronique que j'ai publiée sur le site de Agent Solo en novembre dernier. Elle explique la notion d'empreinte écologique et relate une trouvaille de la télévision australienne...

Paradigmes alternatifs

Il y a plus d’une sagesse, et toutes sont nécessaires au monde ; il n’est pas mauvais qu’elles alternent.
Marguerite Yourcenar